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Publié par Commune de Gourdon-Murat

L'adieu à Maurice Champseix

Maurice Champseix, un homme simple s'en est allé
  Un dernier salut a été rendu à Maurice Champseix, en ce 11 février au cimetière de Murat par ses nombreux amis, rassemblés autour des siens, en présence des élus municipaux, ainsi que  des responsables du PCF et de l'ANACR avec leurs drapeaux.
Jacques Joffre, le maire de Gourdon-Murat, a retracé cette vie porteuse de la mémoire collective en ces termes (extraits) : "Maurice est né le 19 novembre 1926 à Paris 11ème, ses parents ayant quitté Bourg-le-Bec pour trouver du travail dans la capitale. Sa petite enfance se déroule  entourée  de l'affection de ses parents jusqu'en 1934, à l'âge de 8 ans,  où son père maçon se blesse au travail et meurt du tétanos. Sa mère décèdera quelques mois plus tard de la tuberculose. Orphelins, Maurice et sa soeur Odette sont placés  quelques mois en sanatorium près de Bordeaux, puis confiés à leur tante Anna Champseix qui exploite une petite ferme au Bourg-le-Bec... Il va à l'école de Murat et garde aussi les vaches et l'âne, en même temps que son copain Henri ... Vers 12-13 ans, il est placé comme garçon de ferme, puis il va apprendre le métier de charron à Pradines. Il partira au service militaire à Meknès (Maroc). Au retour, il sera bûcheron dans les bois et dans une entreprise de maçonnerie à Lyon , pendant quelques années... Il montera à Paris avec son copain Riri, où ils entreront à la RATP. Il y restera 25 ans et sera chauffeur de bus... Marié avec une Parisienne en 1956, il en aura deux enfants, Didier et Catherine. 
A l'heure de la retraite, il achète une petite maison à Gourdon. Il éprouvera une immense joie quand Didier viendra travailler au GAEC Prat/Chemin pour remplacer Gillou qui prenait sa retraite... Maurice savait tout faire, il était là pour aider la commune ou le foyer, à l'occasion des fêtes ou des cérémonies. Toujours prêt à aider les autres  sans rien en  attendre en retour.Travailleur infatigable, à faire son jardin et celui des autres, casser son bois et s'occuper d'Aurélia, sa petite fille, quand elle allait à l'école. C'était un bon vivant : toujours le mot pour rire et il aimait bien,  avec ses copains René, Jacques et les autres, aller faire un "graillon" dans les restaurants des alentours...
Maurice, repose en paix, tu as été un bel exemple, tes enfants et petits-enfants peuvent être fiers de toi. En mon nom et à celui du conseil municipal, à vous Didier et Catherine, ses enfants, Aurélia et Julie, ses petites filles, Ricardo son arrière petit-fils et à toute la famille, je vous adresse nos condoléances émues.
Un homme de convictions.
Au nom du Parti communiste français (section de Pradines/Bugeat et fédération de la Corrèze) Pierre Lagnitre a rendu hommage à ce vétéran du PCF qui souhaitait une vie meilleure pour ses semblables, lui qui avait connu la vie rude des travailleurs de la terre et du monde ouvrier. Il avait rejoint la CGT au syndicat des transports en commun, toujours fidèle adhérent à l'âge de la retraite. A son retour, il a mis tout son savoir-faire manuel et d'organisation pour le succès de la fête annuelle de son parti à Pradines. On y allait pour retrouver sa chaleur humaine et son sens de l'humour dont il n'était pas avare. Autrement dit, "L'humain d'abord", la belle devise qui incitera peut-être chacun à être les acteurs de ce changement, à quelques semaines des élections. Sur un coin de sa table, il y avait toujours le journal de Jaurès, répondant au plus beau mot du monde, "l'Humanité", ainsi que "L'Echo", issu de "Valmy", porteur des voix de ceux qui se sont battus contre l'envahisseur nazi.  
En lui disant adieu, le secrétaire du PCF a aussi rappelé que, sur cette terre de Résistance, il avait contribué à transmettre la mémoire de ses combattants, au sein de l'ANACR-Bugeat (Association nationale des anciens combattants et amis de la Résistance). Le drapeau rouge de son parti et celui de l'ANACR ont été inclinés sur son cercueil et cette phrase du Chant des Partisans  "Ami, si tu tombes, un ami sort de l'ombre à ta place" a résonné très fort dans les coeurs des présents.
Un Prince sans rire.
Le dernier adieu a été prononcé par sa cousine Céline et sa petite-fille Aurélia qui en ont retracé un portrait en ces termes (extraits) : "Tes yeux noirs qui brillent, ton beau visage et ton sourire malicieux... Ta grande bonté et ton humilité, de celles des gens modestes...Avec le grand-père Louis  (celui de Céline, oncle de Maurice) vous étiez taillés dans le même bois robuste, mais à la fibre tendre et si douce... Tu avais cet humour pince sans rire qui nous permet d'affronter la dureté de la vie, probablement l'élégance de la classe ouvrière que tu incarnais... Ton époque ne passait pas par des grands discours, mais par une pudeur faite de ... générosité des actes. Une époque où les gens étaient enracinés, attachés à leur terre que tu as si joliment habitée! Maurice, tu pars maintenant et c'est un peu de nous que tu emmènes avec toi.

Article de Denise Brédimus à paraître dans l'Echo et La Montagne

 

De Céline ,
Maurice,
Tes yeux noirs qui brillent, ton beau visage et ton sourire malicieux, j'en garderai longtemps l'image.
De ta grande bonté et de ton humilité, de celles des gens majestueusement modestes. Tout va terriblement me manquer, nous manquer, à tous les gens qui t'aiment et ils sont nombreux.
Toutes ces années, tu as été si présent pour moi, lorsque mon grand père Louis adoré, ton oncle, est parti en 1992, tu as comme pris le relai. Vous étiez taillés dans le même bois, un bois robuste, solide mais à la fibre tendre et si douce.
Tu avais cet humour pince sans rire qui nous permet d'avoir le recul nécessaire pour affronter la dureté de la vie, probablement l'élégance de la classe ouvrière que tu incarnais. L'humour cette petite flamme qui est si précieuse à ma vie.
Nous avons ri, partagé des moments forts, comme lorsque tu m'as aidée à réparer ma voiture, tous les deux la tête sous le capot, ou lorsque tu m'as donné des pistons pour le carrelage, moi qui démarrais une carrière éphémère de plomberie.Des souvenirs j'en ai pleins.
Je te vois devant chez nous, garant ta voiture contre la haie ou descendre à pied après avoir fait un petit passage chez Geneviève. "Tiens voilà Maurice", on se disait et c'était toujours un bonheur de t'avoir près de nous. Pour moi, un soleil émanait de toi, une chaleur enveloppante.J'espère que tu as ressenti l'affection que nous avions pour toi et que nous portons pour ton fils Didier et ta petite fille Aurélia.
Combien de services, de conseils et de dons de ta personne tu nous as faits. J'ai cette impressionsi forte de t'écouter comme on écouterait un Sage, avec toute la solennité propre à ce statut.
Tu étais de cette époque où les relations paraissaient plus simples, elles ne passaient pas non plus par de grands discours mais par une pudeur et pourtant une grande intimité, faites de gestes, de regards, de connivences et de générosités des actes. Une époque où les gens étaient enracinés, attachés à leur terre et tu l'as si joliment habité cette terre.
Maurice, tu pars maintenant et c'est un peu de nous que tu emmènes avec toi et c'est surtout une grosse partie de mon coeur.
Je serre sur mon coeur Didier et Aurélia, et toute ma famille. De sang et de coeur.

Quelques photos de Maurice lors de repas sur la commune et le 8 mai 1945 à Bugeat
Quelques photos de Maurice lors de repas sur la commune et le 8 mai 1945 à Bugeat
Quelques photos de Maurice lors de repas sur la commune et le 8 mai 1945 à Bugeat
Quelques photos de Maurice lors de repas sur la commune et le 8 mai 1945 à Bugeat
Quelques photos de Maurice lors de repas sur la commune et le 8 mai 1945 à Bugeat

Quelques photos de Maurice lors de repas sur la commune et le 8 mai 1945 à Bugeat

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Commenter cet article
P
Reposes en paix Maurice, sincères condoléances à Didier et toute sa famille.<br /> Michel et Josiane Pairat
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D
Dany, que serait notre mémoire collective sans toi qui en garde la trace avec ton coeur et ton talent ? Mille poutous.
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