27 mai 2024 Journée de la Résistance
Peu de monde pour cette journée du 27 mai 2024 : Mr Urbain maire de Bugeat, Mr Rouchereau du conseil municipal; Mr Petit vice-président du Conseil Départemental, et les membres de l'ANACR : M. Chastagnol,M. Lagnitre,Mmes Terracol,Brédimus,Besse ,Madranges et Clemenceau.
Mr Urbain ;maire de Bugeat a lu le message suivant
Message de Patricia Mirallès
Secrétaire d’Etat auprès du ministre des Armées, chargée des Anciens combattants et de la mémoire
Journée nationale de la Résistance
27 mai 2024
Il y a 81 ans, au numéro 48 de la rue du Four, la France, meurtrie et trahie, avait rendez-vous avec la République, qu’il lui tardait de retrouver. Il y a 81 ans, au numéro 48 de la rue du Four, la Résistance rassemblait le désordre de courage qui la constituait pour le transformer en une force ardente, résolue et inflexible. La force d’un refus, qu’avait déjà exprimé le général de Gaulle en 1940, et qui n’avait depuis cessé de croître.
La Résistance est née au cœur du plus atroce effondrement de notre histoire, à l’heure où les chaudes nuits d’été se font assassines ; à l’heure du vol feutré des parachutes alliés faisant pleuvoir armes ou combattants et dont la vue soulageait tout un maquis ; à l’heure des rafles dans les matins blêmes ; à l’heure des caves et des cellules, où résonnent les cris des innocents qu’on y torture. A l’heure des greniers que l’on ouvre, pour y cacher Juifs ou résistants.
Comme il fallait croire en l’honneur, en la France et en ses alliés pour rejoindre l’armée des ombres ! Qu’y avait-il de commun entre toutes ces femmes et ces hommes ordinaires qui se sont grandis dans les évènements ? Ni classe sociale, ni religion, encore moins de parti politique. Mais l’espérance et l’amour de la République, qui gouvernaient ces vies clandestines. Chez ces soldats de nécessité, dans le sublime de leur lutte et le tragique de leur mort, notre pays a su trouver quelque chose en lui après la désolation.
Hommes et femmes, les résistants se sont engagés dans cette aventure hasardeuse sans calculs, sans garanties, et avec cette modestie qui les caractérisait. Ils étaient ces milliers qui, en arpentant des chemins différents, en sillonnant nos régions et nos cantons, traçaient les traits de cette France qui relevait doucement la tête.
La Résistance prît de nombreuses formes et de nombreux visages.
Ce sont celles et ceux qui gagnèrent le maquis, car ils préféraient la rudesse honnête de la vie sauvage à la compromission honteuse dont ils étaient les témoins révoltés.
Ce sont celles et ceux qui firent sauter des ponts pour retarder une division allemande, ou pour faire dérailler une livraison d’armes.
Ce sont ces imprimeries clandestines qui n’étaient pas enchainées et tenaient un discours de vérité, annonçant ainsi le retour d’une presse libre, composante essentielle à une démocratie pérenne.
Ce sont ces étrangers, combattants comme Missak Manouchian et son groupe, que la Nation reconnaissante a fait entrer au Panthéon, ou protecteurs comme Sabine Zlatin, l’infirmière juive d’origine polonaise, la Dame d’Izieu bouleversée par la rafle des enfants qu’elle cachait. Ces étrangers, Français par le choix et le sang versé, qui n’ont pas trahi.
Ce sont celles et ceux qui partirent pour l’Angleterre, l’Algérie ou le Maroc pour rejoindre les Forces Françaises Libres et préparer le retour au pays natal, dont ils avaient l’exil en horreur.
Ce sont toutes celles et ceux qui, capturés chez eux ou au maquis, dans les matins trompeurs ou les nuits douloureuses, ont crié « vive la France », comme Marc Bloch avant de tomber, ou bien, comme Jean Moulin, qui se sont élevés dans le silence gardé.
Enfin, ce sont les femmes et les hommes qui, il y a 80 ans, dans le secret des plans et la hâte du lendemain, ont préparé les Débarquements. Sans leurs actions décisives, s’ils n’avaient pu informer comme ils l’ont fait, si les routes n’avaient pas été coupées, les ponts effondrés et les convois attaqués, les Débarquements n’auraient sans doute pas eu le même succès, et les pertes auraient été plus importantes.
Chez eux, la lucidité n’avait pas conduit au découragement. Ils étaient les meilleurs fils et filles du vieux pays écroulé et, comme le disait l’un d’entre eux, poète de Provence aux mains rocailleuses et à l’esprit si grand, « les degrés solitaires d’une gloire collective ».
La Résistance aux insomnies nécessaires, la Résistance aux martyrs innombrables n’était pas seulement le mouvement d’hommes et de femmes qui avaient dit non. Elle était aussi celui de bâtisseurs qui avaient en partage l’unité des buts et des sentiments.
Comme le disait Pierre Brossolette, « les morts de la Résistance ne nous demandent pas de les plaindre, mais de les continuer. Ils n’attendent pas de nous un regret, mais un serment ; pas un sanglot, mais un élan ».
Cet élan, c’est celui de la Libération et de ce qui lui succèdera, car c’est aussi cela, la Résistance : une refondation radicale.
Refondation sociale, avec déjà l’idée de la sécurité sociale, du droit au travail, du besoin d’une élite non de naissance mais de mérite.
Refondation économique qui, dépassant la reconstruction, a donné à notre pays les moyens de son indépendance et de sa prospérité.
Refondation politique et morale avec le programme du Conseil National de la Résistance, bien sûr, mais il y a aussi et surtout les hommes et les femmes, anciens résistants, qui ont permis de le réaliser. Il y a celles et ceux qui, élus locaux, parlementaires ou ministres, se sont engagés en politiques pour réaliser ce à quoi ils avaient rêvé pendant l’occupation.
Aujourd’hui encore, plus de 80 ans après, nous pouvons donner du sens à l’héritage de la Résistance, qui est aussi une leçon. Celle de ne jamais perdre espoir, pour soi comme pour les autres, parce qu’un sursaut est toujours possible. Celle de ne jamais transiger sur l’honneur, la République et ses valeurs, car ce sont des guides qui ne s’égarent pas.
A jamais, la flamme de la Résistance éclairera la République et le chemin de toutes celles et ceux qui la partagent.
Vive la République !
Vive la France !
Message de l'ANACR lu par D Clemenceau
Message pour la Journée Nationale de la Résistance 2024
En cette année du 80ᵉ anniversaire de la Libération, l'Association Nationale des Anciens Combattants et Amis de la Résistance, l'ANACR, appelle à se souvenir :
Au début de 1944, l’unification des structures militaires de la Résistance : Armée Secrète (AS), Francs-Tireurs et Partisans Français (FTPF) , Main d'Oeuvre Immigrée (MOI), Organisation de Résistance de l'Armée (ORA), Groupes Francs, se concrétise dans la formation des «Forces Françaises de l’Intérieur», les F.F.I., qui vont jouer un rôle important, majeur dans certaines régions, dans la libération de la France entamée le 6 juin 1944 par le débarquement allié en Normandie, puis celui du 15 août sur les côtes de Provence.
A l’été 1944, l’insurrection nationale des maquis, des groupes de combat urbain de la Résistance, à l'appel du Conseil National de la Résistance (CNR) et les Comités de Libération, conjointement à l’offensive des forces alliées débarquées incluant des Forces Françaises Libres (FFL), contraignent les occupants nazis et leurs complices du régime pétainiste à une retraite, hélas émaillée de crimes de masse contre les populations civiles, comme à Oradour sur Glane, Tulle, Ascq ou Maillé.
Dans les villes et les régions libérées, la France, va retrouver des institutions démocratiques, notamment par la mise en œuvre du «Programme du Conseil National de la Résistance» publié le 15 mars 1944.
Ainsi, des «Comités locaux, départementaux, régionaux de la Libération», regroupant des représentants des mouvements de Résistance, reprennent partout à travers la France la place des conseils municipaux et départementaux qui avaient été dissous par le régime pétainiste. Ils coopèrent avec les Préfets et sous-préfets issus de la Résistance, avec les Commissaires de la République nommés par le «Gouvernement Provisoire de la République Française» (GPRF) présidé par le Général de Gaulle, pour rétablir la légalité républicaine.
Paris est libérée le 25 août par son soulèvement insurrectionnel appuyé par la 2ème DB et l’armée du Général Patton. Les régions de France, encore un temps occupées, vont être aussi libérées, avec la participation, au sein des forces alliées, de l’Armée Française de la Libération qui intégra des centaines de milliers de combattants des unités F.F.I.
De septembre 1944 à la fin de l’année, le GPRF conduit la participation de la France au combat des Alliés qui continuera jusqu’à la capitulation du Reich nazi, le 8 mai 1945.
Pour l’heure, cette année du 80ème anniversaire de la Libération de la France, est célébrée par de multiples manifestations et cérémonies partout à travers le Pays, rappelant les combats qui l’accompagnèrent, tels ceux des Glières, du Vercors, du Mont-Gargan, du Mont-Mouchet ... rendant hommage à celles et ceux qui hélas tombèrent lors de ces combats. Et aussi du fait de la répression, qui frappa hommes, femmes et enfants, Français et Immigrés, comme l'a rappelé ce 21 février 2024 la Panthéonisation de Missak Manouchian, accompagné de son épouse et par les portraits de ses 23 compagnons de lutte et de martyre ; nécessaire évocation en ces temps de xénophobie préoccupante, afin d'éveiller les consciences.
Cette année 2024 est aussi celle du 80ème anniversaire de la mise en place par le Gouvernement alors présidé par le Général de Gaulle , des toutes premières mesures démocratiques, économiques et sociales préconisées par l’Assemblée Consultative Provisoire (A.C.P.) et le Programme du CNR, telles l’Ordonnance du 5 octobre 1944 instituant le droit de vote et l’éligibilité des femmes, ou celles du 30 décembre amorçant la réforme de la Sécurité sociale.
Dans les mois et années qui vont suivre, seront prises d’autres mesures inspirées du Programme du CNR, imprégnées des valeurs humanistes et de solidarité de la Résistance, privilégiant l’intérêt général par rapport aux intérêts particuliers. Pour une large part, elles restent des références pour nos débats citoyens contemporains, au même titre que notre attachement indéfectible à la laïcité et à la recherche d'une paix juste et durable.
L’ANACR, le 27 mai 2024
Pour cette journée, il avait été convenu, lors de la réunion d'organisation tenue en Préfecture, de faire lire à des élèves, le poème d'Aragon "l'Affiche Rouge" , en référence à la panthéonisation de Missak Manouchian et de son épouse en février dernier.
Bernard Delaunay, ANACR-Corrèze.
Le poème a bien été chanté !
Un document à lire concernant le massacre de La Brunerie à Saint Hilaire les Courbes le 6 juin 1944.