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Publié par Commune de Gourdon-Murat

Hommage aux victimes et aux héros de la Déportation

 

En présence de Gourdonnais, de Danielle Terracol maire de Toy-Viam, de Jean-François Ensergueix maire de Grandsaigne, d'André Laurent maire de Pradines, de représentants de l'ANACR, de membres du Conseil Municipal et de représentants de la gendarmerie, Daniel Garais maire de Gourdon-Murat ouvrait la cérémonie.

"En ce dimanche 30 avril 2023, nous pourrions exprimer exactement les mêmes regrets, les mêmes inquiétudes que l'an passé, devant cette stèle du souvenir.

On regarde le monde, et on voit toujours des menaces extrêmes, peser sur l'humain, sur son intégrité, sur son droit à vivre librement.

On regrette toujours autant que les leçons de l'histoire ne portent pas assez de fruits. Que les stigmates des conflits et de la déraison de quelques hommes soient toujours et encore, ces plaies béantes, dans les âmes et dans les corps.

Sont excusés M. Francis Dubois (député) - Messieurs Daniel Chasseing et Claude Nougein (sénateurs) - M Christophe Petit (V. Président du Conseil Départemental) - M Philippe Jentil (PDT de la Com com CCV2M)

Daniel Garais passait ensuite la parole à Denise Brédimus pour le message des associations.

"En ce dernier dimanche d’avril, la Nation rend hommage aux victimes et aux héros de la Déportation que la barbarie nazie, avec la complicité du régime de Vichy, a jeté par dizaines de milliers dans l’enfer des camps de concentration et d’extermination en raison de leur résistance à l’occupant, de l’arbitraire des rafles de répression, de leur appartenance ethnique, de leur confession ou de leur choix politique.

Cet hommage puise sa force dans l‘évocation des valeurs portées par les derniers rescapés des camps et par leurs camarades disparus : le respect des droits humains, la dignité et la liberté, la tolérance, l’égalité et la fraternité. Ils ont, pour beaucoup d’entre eux, payé de leur vie leur attachement à la France. Les survivants se sont résolument engagés dans la construction d’une Europe unie et pacifique, gage de solidarité entre les peuples.

Le destin tragique des déportés doit interpeller la conscience et la raison de toutes les générations car le combat n’est pas terminé. En effet, se précisent, sous nos yeux, les menaces de plus en plus préoccupantes des totalitarismes de toute nature, du fanatisme religieux, du nationalisme et de la xénophobie, du racisme et de l’antisémitisme, de la remise en cause de plus en plus systématique des principes de la démocratie.

L’actualité nous le rappelle cruellement : les forces destructrices des dictatures s’attaquent à la souveraineté et à la liberté des peuples dans le monde. Sur notre continent, le martyre actuel du peuple ukrainien, dont le patriotisme et la résistance héroïque à l’agresseur forcent le respect, doit nous inciter à faire preuve d’une vigilance accrue. Tous les efforts doivent tendre à l’instauration d’une paix juste et durable pour tous les peuples comme l’avaient espéré les déportés à leur libération.

Les hommes et les femmes qui, dans les camps de la mort, ont fait de la dignité et de la solidarité un combat quotidien pour survivre à un système organisé de négation de la personne humaine, nous montrent, par leur exemple, la voie à suivre, celle de la résistance et du combat permanent pour la Liberté."

Ce Message a été rédigé conjointement par :

– La Fédération Nationale des Déportés, Internés, Résistants et Patriotes (FNDIRP),

– La Fondation pour la Mémoire de la Déportation (FMD) et les Associations de mémoire des camps nazis,

– L’Union Nationale des Associations de Déportés et Internés de la Résistance et Familles (UNADIF – FNDIR)

Une minute de silence était observé en hommage à 

Yvonne Fournial - Roger Klassa - Roger Thomas .

La cérémonie se terminait par "le chant des marais"

Hommage aux victimes et aux héros de la Déportation
Hommage aux victimes et aux héros de la Déportation
Hommage aux victimes et aux héros de la Déportation
Hommage aux victimes et aux héros de la Déportation
Hommage aux victimes et aux héros de la Déportation
Hommage aux victimes et aux héros de la Déportation
Hommage aux victimes et aux héros de la Déportation

Le Chant des marais a été écrit en juillet 1933 par des prisonniers allemands antinazis au camp de Börgermoor, un des premiers camps de concentration conçus pour y enfermer les opposants au nouveau régime. Le travail, éreintant, consistait à assécher les marais voisins.

Johann Esser, mineur de la Ruhr, auteur de poèmes dans un journal engagé, et Wolfgang Langhoff, homme de théâtre, écrivirent les paroles. C’est un employé de commerce, Rudi Goguel, né à Strasbourg qui composa la musique.
Tous les trois étaient membres du KPD, le parti communiste allemand.

L’écriture du Chant des marais est une réaction de révolte : en effet, les SS obligeaient les détenus à chanter pendant le travail et les trajets, et imposaient des chants patriotiques, militaires et à la gloire du national-socialisme. Il s’est donc agi d’écrire un chant de combat qui, tout à la fois décrit et dénonce les conditions réelles de vie des prisonniers, et aussi un chant d’espoir « pour relever de leur abattement les camarades du camp », comme l’écrit Hans Eisler en 1948. On retrouve cette double expression de la souffrance et de l’espérance dans la mélodie : les couplets sont en tonalité mineure, mais le refrain en majeur.

Bien sûr, l’écriture se fit dans la clandestinité, Rudi Goguel écrivit la musique au Revier, dans le silence relatif de la nuit. Une répétition a eu lieu dans les lavabos de la baraque 8, et une interprétation théâtralisée présentée par 16 chanteurs au millier de prisonniers du camp, qui reprirent immédiatement le refrain. Le Chant des marais fut tout de suite interdit par les SS – et aurait pu disparaître des mémoires.

Le Chant des marais est ainsi un chant de la « préhistoire » de l’univers concentrationnaire, pour reprendre l’expression de la FNDIRP. Il est connu en Europe avant que l’armée allemande envahisse les pays européens et déporte ceux qu’elle considérait comme des opposants. Les déportés partis de Compiègne par le convoi du 18 août 1944 le connaissaient et l’ont chanté comme un hymne de lutte ; ceux qui sont revenus le chantèrent après guerre comme un chant de mémoire.

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